lundi 12 octobre 2009

Les anciens de Sanofi se battent pour les victimes de l’amiante


Soixante-deux malades et 25 morts, tous victimes de l’amiante. Voilà le bilan dressé par les membres du syndicat des retraités du site de production -, à Vitry. « Nous sommes très précis sur ces chiffres et le comité d’hygiène et de sécurité (CHSCT) les confirme », insiste Serge Franceschina, délégué , trente-quatre ans passés dans les ateliers de fabrication de l’usine chimique.

Avec d’autres anciens salariés du site, il a compilé témoignages, rapports d’experts, chiffres et dossiers médicaux dans un compte-rendu de 400 pages. Un document déposé en avril à l’inspection du travail pour obtenir l’inscription de leur usine à l’ACAATA (Allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante). Une reconnaissance qui permettrait à 180 des 600 salariés du site de bénéficier d’un départ en retraite anticipée. Des maladies reconnues d’origine professionnelle par la Sécu« Seulement » 180, car près de 200 autres employés partiront à la faveur d’un plan de restructuration. Mais une telle inscription, en principe, ne peut être accordée à une usine chimique dans laquelle les salariés ne manipulent pas d’amiante. « Une usine Rhône-Poulenc comme la nôtre, à Grenoble, a réussi à obtenir ce classement, assure Serge Franceschina. Et nous pouvons prouver que nous étions en contact, pour certains de manière permanente, avec l’amiante. » Les salariés de la chaufferie, par exemple, auraient travaillé pendant des années dans une atmosphère où la concentration d’amiante était anormale. Présentes dans les parois des immenses chaudières, des fibres de l’isolant cancérigène s’échappaient à cause de la rouille et de la pourriture. « Pour s’asseoir, ils époussetaient le sol plein de poussière d’amiante à mains nues », racontent les anciens. Sur 100 salariés passés par la chaufferie, 10 ont souffert de maladies reconnues d’origine professionnelle par la Sécurité sociale. Neuf sont morts. Pour Hubert Loetscher, directeur du site de production, Sanofi a toujours respecté la loi : « Les mesures nécessaires ont été prises quand il le fallait. Notre site contenait de l’amiante, mais en quantité acceptable et commme n’importe quelle usine. »La décision sera connue à la fin de l’année. En attendant, l’Association nationale des victimes de l’amiante organise une manifestation, samedi 10 octobre, à 13 h 30, place Narvik à Paris.

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