samedi 19 septembre 2009

De l'amiante dans le tas de gravats !


Plus de 5.000 m³ de gravats contenant des produits amiantés ont été abandonnés après la démolition des bâtiments de l'ancien Bricorama. Au mépris, une fois encore, de la législation.
Des bâtiments de l'ancien Bricorama, à l'angle du boulevard Léon-Jouhaux et de la rue du Faubourg des Juifs à Clermont-Ferrand, il ne reste que les fondations. Et un gigantesque monticule de gravats. Une montagne de 5.000 m3 de matériaux déferraillés et concassés qui devaient être réemployés en fonds de fouilles de route.
C'est du moins ce que projetait le Conseil régional lorsqu'en 2006, pour édifier le nouvel hôtel de région, il se porte acquéreur de la parcelle, héritant du même coup des fondations et du gros tas de gravats.
Le recyclage de ces déchets de démolition n'aura pas lieu. Apparemment inoffensifs, ils ne le sont absolument pas.
Le 22 janvier 2007, sollicité par le Conseil régional, les experts du bureau Veritas constatent dans leur rapport la présence « d'éléments amiantés en surface du tas de gravats : colles, éléments fibreux compacts gris et éléments bitumeux ».
Le 10 juillet 2008, dix-huit mois plus tard, la Direction régionales de l'industrie de la recherche et de l'environnement (Drire) confirme ce diagnostic. Dans une lettre adressée à la direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle du Puy-de-Dôme qui lui demande son avis sur la possibilité de réemploi des gravats, le responsable de la division de l'environnement industriel et du sous-sol de la Drire répond : « Il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d'un tas de matériaux contenant de l'amiante ».
Le 29 juillet 2008, le Conseil régional en est informé par l'inspection du travail.
Pourquoi découvre-t-on seulement deux ans après la démolition la particularité de ces gravats ?
Tout simplement parce que, précise la Drire, « la procédure de repérage d'amiante avant démolition imposée par le code de la santé publique (article 1334-27) n'a pas été respectée ».
Sans le nommer c'est bien l'ancien propriétaire, Bricorama qui est visé dans ce constat. Et l'entreprise chargée de la démolition.
Pourtant, dans les documents en notre possession, il est fait référence à un dossier technique amiante réalisé le 30 octobre 2003 pour Bricorama, à un plan fixant la procédure de retrait en date du 24 juin 2005 et à un bordereau de suivi des déchets.
Alors où est la faille ? Dans la surveillance et le bilan de fin de chantier ?
On ne sait pas. Reste un problème de taille : les 5.000 m³ de matériaux suspects sont depuis 2006 exposés à l'air libre. Et sur ce point, la Drire conclut : « Les risques de dispersion de fibres dans l'atmosphère autour du site ne sont pas à écarter a priori ».

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