dimanche 25 octobre 2009

Amiante / une victoire au goût amer pour Valéo


ILS ont un instant pensé qu'ils avaient gagné. Qu'enfin on leur reconnaissait à nouveau le droit d'être considérés « site amiante » comme cela avait été le cas en 2006 quand le tribunal administratif de Châlons avait annulé la décision du ministre de l'Emploi refusant l'inscription de l'établissement Valeo Thermique sur la liste des établissements « Amiante ».Les représentants des salariés de Valeo Reims viennent, en effet, de recevoir la décision du Conseil d'Etat qui annule l'arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy du 7 avril 2008 qui, lui-même, avait annulé le jugement du tribunal administratif de Châlons reconnaissant ce droit à être déclaré « Amiante ».70 salariés dans l'attente« C'est vrai que cela va dans notre sens », réagit Alain Broutin représentant syndical de l'entreprise. « Mais le Conseil d'Etat a aussi renvoyé l'affaire devant la cour administrative d'appel de Nancy. Ce qui signifie que l'on revient à zéro ou presque. On n'est un peu dans un vide juridique. On ne sait pas si cela signifie que l'on revient à la décision de Châlons qui nous est favorable, ou si tout cela est pour l'instant suspendu. D'après ce que nous a dit notre avocate, il faut d'abord qu'il y ait une publication au
Journal officiel avant de pouvoir espérer quoi que ce soit ».Et pour l'instant les Valeo attendent. Et l'injustice leur semble chaque jour plus grande.Reconnue « site amiante » en 2006 comme d'autres usines Valéo, l'entreprise avait, en effet, perdu ce statut en 2008 après la décision de la cour d'appel. Conséquence directe de cette décision : quand 150 salariés de Valeo Reims ont bénéficié de départs anticipés dans le cadre du plan amiante, 70 de leurs collègues qui auraient dû se retrouver dans la même situation qu'eux, n'ont plus eu ce droit. Certains avaient même reçu une lettre leur parlant des modalités de mise en place de ce plan amiante. La décision de Nancy avait été d'autant moins comprise que d'autres usines du groupe à Laval et La Verrerie, qui sont sur le même créneau que Valeo Reims, avaient gardé leur classement amiante…Aujourd'hui, la décision du Conseil d'Etat donne un espoir aux « Valeo » mais les laisse aussi dubitatifs sur le fait qu'il faille reprendre la procédure à zéro ou presque.L'attente est, en tout cas, grande. A la hauteur des projets mis en place par des salariés qui devraient être, pour certains, déjà partis. Car si rien ne bouge, cela signifie pour certains cinq, six ans de travail en
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