dimanche 25 octobre 2009

Charency-Vezin : difficile de faire une croix sur l’amiante

Epineux problème que celui de l’amiante. Charency-Vezin a hébergé jusqu’en 1979 une fonderie qui utilisait ces fibres, entraînant la maladie et le décès de plusieurs salariés. Décontaminée puis détruite en 2004, l’usine n’en finit pas de faire parler d’elle. Sur le site, un nouveau chantier de désamiantage est en cours.

L’activité industrielle a débuté avant 1830, avec la fonderie Perbal qui fabriquait des cuisinières en fonte jusque dans les années 1960. C’est dire si cette terre est chargée d’une histoire industrielle profonde ! Pourtant, à observer le petit village de Charency-Vezin, difficile de l’imaginer comme le berceau d’une industrie lourde…
A l’écart de la commune, le site d’une superficie de 6,7 ha est bordé à l’est par le ruisseau du Dorlon qui rejoint la Chiers à l’extrémité sud-ouest du site. Il est coupé par la route départementale 29. En 1961, étaient fabriqués les éléments exothermiques et isolants destinés aux fonderies et aciéries du bassin de Longwy. Les produits finis non conformes étaient soit revalorisés soit déposés sur une décharge interne d’une superficie de 3 à 5 ares… Pas étonnant que la dépollution d’un tel site nécessite moult précautions. La fonderie n’a pas échappé aux restructurations successives. Premier bouleversement : 1979. La sidérurgie s’effondre dans le bassin longovicien. Par ricochet, les productions sont transférées à Donchery, dans les Ardennes, à l’usine de la société Foseco, dont Promedo est une filiale depuis 1972. Suivra jusqu’en 1993 une activité de fabrication de palettes. Et puis, plus rien.
2000, année charnière
Avec les années 2000, pointent les premiers procès retentissant liés à l’amiante. C’est précisément des salariés de cette fonderie qui ont les premiers faits valoir la "faute inexcusable" de l’employeur avec le soutien de la Fnath (lire par ailleurs). Quant au site proprement dit, il a fait l’objet, en 2004, d’une savante opération de désamiantage. Sept mois de travaux pour un coût d’1 M€. Un sarcophage a recouvert le bâtiment incriminé pour un désamiantage en toute sécurité. Le boulot achevé, tout fut rasé. Reste un tas de gravats… Or depuis quelques mois, une seconde entreprise de dépollution est menée. D’abord des prélèvements ont été réalisés sur ces fameux gravats. Une trace d’amiante a été effectivement décelée. Résultat : une bâche est posée. Mais le plus gros du boulot consiste à s’occuper du fond de la zone, non loin d’un hangar agricole appartenant à un particulier. Car si le site est désormais territoire communal, une partie de ce dernier avait été rachetée par un agriculteur qui y a construit un hangar. La société Sigenci sous le contrôle du maître d’œuvre HPC Environtech travaille à réaliser une chape de béton visant à recouvrir le sol autour du hangar agricole. Qui paie ? Le maître d’ouvrage est la société Promedo, ancien exploitant industriel de la fonderie. Il semble que la volonté de mettre les moyens pour en finir avec ce site semble bien réelle. D’ailleurs Promedo fait aujourd’hui partie d’une multinationale pétrolière, qui ne souhaite plus se voir entachée par des problèmes liés à l’amiante. Comme on les comprend.

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