
(Québec) Une vaste coalition réunissant environnementalistes, experts en santé et syndicalistes, principalement du Canada anglais, demande à Stephen Harper d'établir un registre national de tous les édifices et lieux contaminés à l'amiante. Il faut se débarrasser de cette substance cancérigène, plaide-t-elle.
La requête a été adressée au début du mois au chef du gouvernement à Ottawa. Elle est signée par Larry Stoffman, responsable des questions de santé au Congrès du travail du Canada, au nom du comité pour bannir l'amiante.
Elle est notamment endossée par des groupes comme l'écologiste Sierra Club, l'Association canadienne des professeurs d'université, les Travailleurs canadiens de l'automobile, l'Alliance de la fonction publique et l'Association des victimes de l'amiante au Québec.
Cancers
M. Stoffman avance que «les cancers professionnels dus à des expositions à l'amiante représentent 70 % de toutes les maladies professionnelles indemnisées». Il évoque les travaux de chercheurs de deux universités canadiennes estimant qu'en Colombie-Britannique, l'amiante des travailleurs des métiers du bâtiment provoque 500 morts par année.
Récemment, Le Soleil a rapporté que 61 des 104 décès indemnisés par la Commission québécoise de la santé et de la sécurité au travail proviennent de l'exposition à ce minerai. Parmi les maladies associées à l'amiante, le mésothéliome constitue un cancer au développement le plus foudroyant. «Nous vous exhortons à appuyer et à financer un audit à l'échelle nationale ainsi qu'un registre des édifices et des écoles comportant des matériaux renfermant de l'amiante, écrit le syndicaliste Larry Stoffman. Une fois ces édifices répertoriés, les fonds doivent être rendus disponibles afin d'éliminer ces produits toxiques. [...] Les cancers causés par l'amiante peuvent tous être prévenus.»
La missive est demeurée sans réponse, pour l'instant. Dimitri Soudas, l'attaché de presse du premier ministre fédéral, se limite à rappeler que Stephen Harper demeure un partisan de «l'usage sécuritaire» de l'amiante chrysotile.
Le chrysotile constitue le type d'amiante qui est extrait dans les deux mines restantes du Québec, dans le domaine. L'industrie d'ici juge cette sorte de minerai moins nocive que l'amiante amphibole.
Le gouvernement conservateur «comprend très bien l'importance de cette industrie» implantée dans la région de Thetford, commente M. Soudas. Il importe aussi de noter que les conservateurs défendent une position différente «des autres partis politiques», poursuit-il.
Exportations
M. Soudas vise le chef libéral fédéral Michael Ignatieff qui a déclaré souhaiter l'arrêt de l'exportation de l'amiante. Les pays en voie de développement représentent le principal débouché pour la production québécoise. «Le Parti conservateur est le parti des régions», soutient le porte-parole du premier ministre canadien.
Selon l'Institut de la santé publique du Québec, la majorité des décès causés par l'amiante ne se retrouvent pas chez les travailleurs dans les mines. De 1998 à 2003, 55 % de la mortalité a été le fait d'ouvriers de la construction et de travailleurs en entretien ou en rénovation. La proportion de mineurs a été de 23 %.
À la CSN, Roger Valois, le responsable du dossier amiante, insiste sur le fait que la centrale syndicale ne réclame pas le bannissement de ce minerai qui «est un matériau très résistant, avec de grandes qualités». Dans les mines, la situation est «correcte» et «nous avons toujours défendu l'utilisation sécuritaire de l'amiante. Le problème, c'est l'exportation, commente M. Valois en faisant valoir qu'il devrait y avoir obligation «d'exporter les façons» d'utiliser sans danger l'amiante, s'il y a vente à l'étranger du produit.
Source : http://www.cyberpresse.ca/
Une des « utilisations sécuritaires » était les couvertures en amiante-ciment. L’amiante y est emprisonné dans du ciment : pas de danger, en théorie ! La réalité est malheureusement aux antipodes. Parmi les personnes fortement touchées figurent les personnes qui les manipulaient en les faisant glisser les unes sur les autres pour les détailler, car après le moulage, au moment du conditionnement les plaques de couvertures étaient humides, et n’éparpillaient pas leur poison. Mais après le transport, le stockage, les plaques avaient séché, et le frottement libérait les fibres mortelles. En France ces malheureux manœuvres aux faibles salaires, ne sont plus exposés.
Au vu des réactions des pro chrysolite je réalise que nous n’avons pas apprécié l’interdiction de l’amiante à sa juste valeur.
Au vu des réactions des pro chrysolite je réalise que nous n’avons pas apprécié l’interdiction de l’amiante à sa juste valeur.
Comment des êtres humains peuvent-ils défendre encore un poison qui tue autant de personnes en un an en France que de soldats US en 6 ans de guerre en IRAK ?
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