
Deux plaintes sont désormais déposées dans le dossier de « l'amiante à la cité marchande » (1). Deux plaintes contre X. Cette fois, c'est le Comité de quartier Centre-ville qui entame la démarche.
Avec une marche de plus franchie. Jeanine Blondel, la présidente de l'association, précise que « le préfet ayant accordé à son comité de quartier l'agrément au titre de l'article L.141-1 du code de l'environnement le 8 juin 2006, cela lui laisse la possibilité de se constituer partie civile ».
Et, c'est ce qui a été fait.
Toujours en cause, la plaque en amiante-ciment, partie intégrante du toit de la cité, qui est, selon son degré de dégradation, susceptible de libérer des fibres nocives. C'est ce qui inquiète les riverains.
Mais susceptible, seulement.
Car les experts s'accordent pour dire que la plaque doit être considérablement détériorée pour que l'on dépasse dans l'atmosphère le seuil de 5 fibres d'amiante par litre d'air. Seuil légal à partir duquel la loi considère qu'il y a danger pour la santé.
« A aucun moment, dans le dossier du transfert de la cité marchande, il n'a été fait allusion à la présence d'amiante et à la façon dont elle va être retirée lors de la démolition », s'insurge dans un premier temps Jeanine Blondel. Elle ajoute : « A plusieurs reprises, nous avons demandé à être reçu pour évoquer ce sujet et d'autres, en vain ».
Et c'est pour cela, comme pour la première plainte - signée par dix riverains du marché, le 20 avril dernier - que le comité entre dans la bataille. Mais pas seulement.
« Et le principe de précaution, lorsque la santé publique est concernée, on en fait quoi ? », se soucie encore la représentante du comité Centre-ville. « Nous voulons avoir la certitude qu'il n'y a aucun danger. Ni pour les riverains, ni pour les commerçants, ni pour les clients. Et que des fibres d'amiante ne se propagent pas au coeur de la ville », assène Mme Blondel.
« Il n'y en a pas ! Puisque la plaque est en bon état », affirme Roger Martin, deux dossiers dans les mains.
Le premier ? Celui réclamé lors du premier dépôt de plainte. Et qui était censé, selon les services de la mairie ne pas exister (1).. Or le document, ressort d'un tiroir, daté... du 8 avril 2003.
D'autres à suivre ?
La société APAVE y établit la présence d'amiante - « plaques en bon état » - sur le toit et dans les toilettes du marché.
Le deuxième document ? Commandé le 23 avril... dernier. Remis à la ville le 29 par le Bureau Véritas, il évoque, lui aussi, le « bon état » de la plaque en amiante-ciment.
Une plaque dont des bouts se retrouvent pourtant régulièrement dans la gouttière en face de son appartement plaide de son côté Georges Acéti (impasse Giacosa), l'infirmier-anésthésiste instigateur de la première plainte contre X.
« Nous ne sommes toujours pas au courant de cette plainte, et encore moins de la deuxième. Donc nous n'avons toujours rien à dire. On verra quand on aura reçu les plaintes », rétorque Roger Martin.
Quant au désamiantage, « ce n'est pas parce que l'on n'en a pas parlé que cela ne se fera pas dans les règles, vous vous en doutez », spécifie l'élu.
C'est vrai que tout semble s'accélérer. En une semaine - et depuis le premier dépôt de plainte - trois réunions d'information ont été diligentées par la mairie. Une en direction des élus, l'autre pour les commerçants et la dernière pour les Comités de quartier. Au programme, entre autres... le désamiantage.
Valérie Carosso, architecte maître d'oeuvre, soutient : « Tout sera fait, bien sûr, dans les règles et de manière protocolaire. Tout va être pris en compte pour la santé publique. Un assistant de maîtrise d'ouvrage a préparé le dossier d'appel d'offres pour le retrait des matériaux à base d'amiante. Et tout sera réalisé dans le cadre de la loi en tenant compte de la sécurité des habitants, des travailleurs et des riverains ».
Et cette fois, conclut Roger Martin, « comptez sur nous pour communiquer. » Cette nouvelle plainte va-t-elle précipiter le déménagement des commerçants à la Villette ? Va-t-elle bloquer le futur chantier de démolition ?
Pour l'heure pas de réponse. En attendant, d'autres riverains sont en train de s'organiser en vue de déposer de nouvelles plaintes.
Source : http://www.nicematin.com/
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